Dans le premier épisode de la série “Comment peindre à la gouache ?” nous avons essayé de nous mettre dans les meilleures conditions possibles pour nous lancer avec cette technique. L’objectif n’est pas de devenir un “grand artiste”, un illustrateur ou peintre professionnel mais simplement de s’autoriser à créer quelque chose : découvrir le plaisir d’être créateur. Vous pouvez lire l’Etat d’esprit, le premier épisode de cette série si ce n’est pas déjà fait.
Faut-il du matériel professionnel ?
Lorsqu’on commence une discipline nouvelle, se pose la question du matériel nécessaire pour la pratiquer et pour progresser. Que ce soit en musique, cuisine, sport… c’est toujours le même enjeu : « Ai-je le bon matériel qu’il faut pour y arriver ?« . Et avec cette question vient souvent une croyance, “si je n’ai pas le bon matériel, je n’y arriverai pas” ou encore “C’est parce que cette personne à ce matériel qu’elle y arrive”. Et on est tenté d’acheter un peu rapidement le meilleur équipement qui soit, pensant que cette guitare électrique à 3500€ ou ce set complet de sport est absolument nécessaire à notre parcours de progression.
Je suis le premier à défendre qu’il faut investir dans du matériel de qualité. Mais il me semble que derrière cet élan spontané pour du matériel de pointe se cache notre peur. La peur de ne pas être à la hauteur. Comme si la haute qualité des outils allait compenser la faiblesse de notre niveau.
Oui, il faut un équipement suffisamment qualitatif pour se voir progresser et ne pas perdre le goût de l’activité pratiquée. Par exemple, je me souviens que chez mes grands parents d’Ardèche il y avait dans un grand dortoir un piano complètement désaccordé. C’était une catastrophe et mes cousines qui suivaient des cours de pianos en venaient à ne plus pratiquer pendant les vacances tant c’était contre productif. Dans ce cas, la déficience du matériel est un frein à la progression.
Je suis le premier à défendre qu’il faut investir dans du matériel de qualité.
D’un autre côté, j’ai déjà vécu le cas inverse. Je suis sûr que vous avez déjà vécu cela aussi. Il s’agit de la fois où vous venez de vous passionner pour une nouvelle discipline depuis 3 jours. Vous cherchez à vous équiper avec un budget en tête. Au fil des pages de vente et des vidéos explicatives sur Youtube, vous êtes de plus en plus convaincu. C’est ce produit – qui fait 4 fois votre budget initial et que même le mec qui fait ça depuis 5 ans n’a pas encore – qu’il vous faut. Et vous cassez votre tirelire pour un matériel de compète. Vous recevez votre commande. Et que se passe-t-il ?
Vous pratiquez le premier jour. Vous avez peur de le casser, de l’utiliser. Et puis c’est tellement qualitatif comparé à votre niveau que vous commencez à vous sentir humilié par la technique. Je pense notamment à une boite de crayon 2 étages d’une super marque que je n’ai pas touchée de mon adolescence tant je n’osais pas en tailler les crayons. Je pense aussi à ces blocs de papier magnifique où chaque feuille coûte si cher que l’on ne se lance jamais.
Bref, vous avez compris. Il nous faut trouver le juste milieu. Un matériel de qualité suffisante pour faire du bon boulot. Tout en se laissant une belle marge de progression. N’est-ce pas une vraie satisfaction de passer le level suivant et d’acquérir un matériel de meilleure qualité qui vient comme récompenser nos efforts ? Alors c’est parti ! On fait le grand tour.
Le bureau
Avant toute chose, il va nous falloir un espace de travail dégagé pour accueillir le reste de notre matériel de peinture. Un bureau fera largement l’affaire si vous faites un peu de place dessus. Un plateau surélevé par deux tréteaux est aussi une option intéressante et qui permet d’avoir un terrain de travail facilement déplaçable ou démontable si vous comptez vos m2. J’utilise une table à dessin dont le plan légèrement incliné me permet d’avoir une bonne visibilité d’ensemble. Ce n’est pas nécessaire. Votre table fera l’affaire. L’essentiel est d’avoir suffisamment d’espace à droite et à gauche pour poser du matériel et prendre appui avec vos coudes. Vous aurez aussi besoin d’un minimum de profondeur en face de vous pour faire pivoter votre feuille si besoin ou poser un ordinateur, des références.
Le papier
Le papier est un élément discret mais crucial. On pourrait passer un peu vite sur le papier pour se concentrer sur de la peinture mais ce serait une erreur. Grave erreur. Le papier est le réceptacle de votre création et le garant de sa conservation. On va jouer sur 3 critères : le grain, le poids et l’acidité.
Le grain
Fin ou satiné : la surface est lisse
Grain moyen : le papier est un peu rugueux.
Gros grain : vous avez du relief.
Pour la gouache, nous allons choisir un grain fin ou satiné afin de réaliser de beaux aplats.
Le poids
120 g/m² : croquis sec.
120 – 200 g/m² : techniques sèches.
224 g/m² : encre et gouache.
270 g/m² et supérieur : techniques humides.
La gouache nécessite moins d’eau que l’aquarelle. Il faut cependant un papier suffisamment épais. Le papier aquarelle est parfait. Au moins 200g, idéalement 300g. En dessous de 300g, on peut scotcher le papier sur une planche ou un châssis pour maintenir sa forme et éviter qu’il gondole.
L’acidité
Avec acide
Sans acide
Sans acide, 100% coton
Les acides contenus dans le papier le dégradent peu à peu et le fragilisent. Il faut donc choisir un papier sans acide, au pH neutre, pour que les couleurs puissent conserver leur éclat. Le must est d’avoir du papier 100% coton mais c’est tout de suite très coûteux. Contentons-nous d’un papier sans acide pour le moment.
Un matériel de qualité suffisante pour faire du bon boulot. Tout en se laissant une belle marge de progression.
La peinture
Passons à la peinture maintenant. Comme pour le papier, il en existe plusieurs avec des niveaux de qualité différents. On va se concentrer à nouveau sur 3 critères : les pigments, la qualité et le mode de séchage.
Composition des pigments
Naturel
Artificiel
La gouache peut être réalisée à partir d’un pigment naturel ou d’un mélange de pigment naturel. Elle peut aussi être fabriquée avec des pigments synthétiques. Les deux sont possibles.
Qualité
Étude
Fine
Extra-fine
Séchage
Immédiat
Lent
Sélection
Suivant ces trois critères, je vous propose 4 marques de gouache intéressantes. Si vous avez vraiment peur de vous lancer, vous pouvez toujours vous amuser avec de la gouache pour enfant. Je vous recommande plutôt d’acheter une gouache un peu meilleur et de travailler sur des petits formats pour commencer. Voici les gouaches :
Turner Acryl Gouache
Holbein Acryla gouache
Winsor & Newton
Linel, Lefranc Bourgeois
Les gouaches Turner et Holbein sont des gouaches Acryla. Elles sont mélangées avec de l’acrylique. Leur temps de séchage est donc plus rapide. Cela permet la superposition de couches. Elles sont parfaites pour commencer. La gouache Holbein est celle que j’utilise en ce moment.
Les gouaches Winsor & Newton et Linel de Lefranc Bourgeois sont des gouaches extra-fines classiques et deux des rares à utiliser encore le liant traditionnel, la gomme arabique. De fabrication française, la Linel offre une belle longévité. C’est la prochaine gouache que je vais utiliser.
Les pinceaux
Les pinceaux dédiés à l’aquarelle fonctionnent bien pour la gouache. Là encore, nous allons faire attention à deux critères : la matière du pinceau et sa taille.
La matière
Trois possibilités s’offrent à nous :
Fibre synthétique
Petit gris (écureuil)
Poil de martre
Le pinceau de qualité par excellence est celui en poile de martre car il a une tenue qu’on ne pas peut reproduire artificiellement. Le petit gris est aussi adapté. Pour le moment, j’utilise des pinceaux synthétiques Lefranc Bourgeois et ils me conviennent bien.
La taille
Rond
Plat
Inutile d’avoir beaucoup de pinceaux différents. Souvent trois suffisent. Un très fin, un simple et un large. Dans la gamme Lefranc Bourgeois synthétique, j’utilise 2 ronds en taille 0 et 4 et un plat de 10mm. Et cela me suffit pour tout faire sur un petit format.
La palette
Pour la palette, le choix est moins déterminant que le papier, la peinture ou les pinceaux mais vous pouvez gagner en confort et en style. Voici quelques possibilités :
Plastique
Metal
Emaille
L’émaille, au-delà de la beauté de sa matière, vous facilite la vie pour son nettoyage. Vous pouvez utiliser une palette ou même de la vaisselle. Pour ma part, j’utilise pour le moment une palette en métal qui fait l’affaire.
Le réservoir d’eau
Prenez ce que vous voulez. Faites-vous plaisir. Pensez à plutôt prendre un verre transparent pour vous assurer que votre eau est toujours suffisamment claire. Évitez de prendre de la vaisselle à laquelle vous tenez. La peinture et l’eau peuvent laisser des traces. Un pot de confiture sera parfait.
Le crayon à papier
Vous pouvez vous en passer si vous aimez dessiner directement avec la peinture. Cependant, comme nous faisons une initiation, un crayonné sera bienvenu. Je vous recommande des crayons à papier sec comme du H. Cela facilitera grandement le gommage et laissera moins de traces sur le papier.
La gomme
Une gomme blanche. Celle que vous voulez.
La poubelle de table
C’est un petit accessoire que je me suis confectionné avec une boite de céréale ou quelque chose comme ça. C’est assez pratique pour tailler un crayon, évacuer des pelures de gomme sans se faire un tour de reins vers la poubelle à chaque fois.
L’éclairage
Pour le coup, c’est loin d’être un détail. L’idéal, c’est une lumière naturelle. Très souvent, elle vient à manquer. C’est mon cas puisque mon atelier est au nord. Ce qu’il faut c’est une lampe avec une lumière neutre, qui se rapproche de la lumière du soleil. Disons entre 5000 et 6000 kelvins. En attendant la Jielde que mon oncle est en train de restaurer, j’utilise une simple lampe Ikea qui est très bien.
Le scotch de masquage
Ce n’est pas obligatoire mais c’est un accessoire que je trouve fantastique. À quoi sert le scotch de masquage ? À préserver les bordures de votre image tout simplement. Vous pouvez aussi choisir un bord naturel. Mais perso, je trouve le rendu net permis par les scotchs magnifiques. J’utilise un Precision Mask Sensitive de Tesa qui est absolument parfait.
Et voilà, nous avons fait un bon tour du matériel nécessaire. À vous de choisir ce avec quoi vous voulez commencer. Nous nous retrouvons dans le prochain épisode pour se pencher sur la couleur. Ce sera l’occasion de passer à la pratique. Bon choix de votre équipement et à bien vite pour la suite !
Pour tout vous dire, je ne me sens pas tout à fait légitime pour écrire cet article “Comment débuter à la gouache ?” puisque je n’ai commencé moi-même qu’en septembre 2022. Autant dire que c’était hier. Cependant, et ça compte, j’ai peint à la gouache avec beaucoup d’entrain entre…. disons, mes 3 à 6 ans. Il paraît que ce sont des années décisives !
L’état d’esprit
Après tout si on aime une chose, il n’y a pas besoin d’avoir pratiqué 15 ans pour commencerà la partager. On peut déjà transmettre ses premières impressions et quelques conseils. Si vous aimez la créativité, si vous avez dessiné dans la marge de vos cahiers ou si vous gribouillez encore en réunion mais n’arrivez pas à trouver l’élan intérieur pour vous lancer, je vous propose un petit coup de pouce. Disons que l’on va se donner ensemble durant ces 5 épisodes, un cadre pour nous autoriser à nous tromper. Nous allons peindre. Peu importe le résultat. Peu importe le sujet. Disons, qu’il n’y aura pas vraiment de bons ou de mauvais dessins. Il n’y aura qu’un unique chemin ininterrompu d’essais et de progressions.
trouver le plaisir s’imple de produire quelque chose par vous même, personne ne vous l’interdit.
Dans la peau de l’artiste
Dans ce premier épisode, adoptons le regard du créateur. Pas besoin d’un atelier, d’expérience ou de je ne sais quel matériel pour cela. Plus d’excuses pour ne pas commencer.
Vous êtes à votre bureau, dans le métro, chez vous. Maintenant, levez la tête. Regardez les couleurs autour de vous. Regardez cette couleur qui domine. Arrivez-vous à en nommer une ? Regardez les personnes qui marchent. Choisissez en une en particulier. Prêtez un peu plus attention à son attitude. Comment est-elle habillée ? Quelle est sa démarche ? Quelle est son expression ? Elle est heureuse. Elle est malheureuse.
Observez ce qui est le plus proche de vous, ce qui s’impose à vous juste ici : cet objet, cette forme.
Maintenant, portez votre regard au loin. Balayez l’horizon. Trouvez ce point qui est le plus éloigné de vous. Où se trouve-t-il ? Vous l’avez. Fixez-le 5-10 secondes. Voyez-vous un peu comment ce point lointain joue avec ce détail tout proche. Que voyez-vous ? Une perspective qui se dégage ? Un contraste de couleur. Un jeu de flou et de net.
il n’y a pas vraiment de bons ou de mauvais dessins. Il n’y a qu’un unique chemin ininterrompu d’essais et de progressions
Vous voyez que vous n’avez pas besoin d’un pinceau pour peindre. Vous êtes déjà en train de peindre. En réalité, le travail de peinture n’est qu’une petite partie du processus. Votre travail de création se déroule dans votre quotidien, à votre insu. Des quantités d’œuvres se muent sous vos yeux et c’est à vous d’y prêter un peu d’attention pour les laisser se déposer dans votre mémoire et qu’elles s’y figent. Sans quoi, les splendeurs journalières vous glissent sur la peau sans rien effectuer en vous.
On pense à tord qu’il existerait une catégorie de personnes douées, comme prédestinées à un travail artistique qui seraient les seules légitimes et « autorisées » à peindre. Il y aurait les autres personnes. Et entre ces deux mondes : une autoroute à 8 voies, infranchissable. Il faudrait avoir fait des études d’art ou au moins être inscrit à un cours du soir pour toucher un pinceau. Alors oui, c’est vrai. Pour acquérir une technique, il faut travailler, beaucoup travailler. Mais pour peindre, simplement peindre, expérimenter, essayer, s’autoriser à créer, trouver le plaisir s’imple de produire quelque chose par soi-même, personne ne vous l’interdit. Il n’y a que vous pour vous l’interdire.
Peut-être est-ce le souvenir des heures d’art plastique, la notation à l’école ou l’exigence de toujours faire quelque chose « d’utile » qui nous paralyse. Quand j’avais 4 ou 5 ans, ma mère reprenait des études d’arts. Elle aurait voulu en faire avant mais ce n’est que passé 30 ans qu’elle a osé le faire. Elle s’installait à sa table et peignait. Quelques centimètres plus bas, sur une table blanche en plastique je faisais la même chose. J’ai rempli durant cette période des quantités incroyables de doubles pages colorées sans analyse, sans aucune arrière pensée sur ce que j’étais en train de faire. Cette curiosité naïve disparaît à mesure que grandit la volonté de « bien faire ». Avec le temps, on gagne en assurance et en technique mais ce n’est pas pour autant que l’on ne doute pas de ce que l’on fait et on perd surtout une chose essentielle : l’insouciance absolue de mal faire.
Peut-être est-ce l’exigence de toujours faire quelque chose « d’utile » qui nous paralyse.
Il me semble que les grands artistes font tous à un moment donné ce chemin en passant de l’innocence primitive à la maîtrise, de la maîtrise à la technique, de la technique à l’excellence et enfin ils atteignent cet état magique où l’excellence se combine à l’innocence primitive. C’est à mon avis à ce moment qu’ils sont absolument géniaux et produisent les œuvres qui vont perdurer dans le temps. C’est ce que j’aimerais que nous fassions ensemble. Non pas d’arriver à ce dernier état mais d’oser simplement le premier : l’innocence primitive. Ce premier état, on peut le redécouvrir à tout âge.
Prêtons nous à un petit jeu
Durant la prochaine session, nous allons nous pencher sur les matériaux. Avant de nous lancer pour de bon, je vous propose de nous amuser un peu avec un exercice.
Choisissez un moment dans votre journée où vous êtes un peu détendu(e). Cela peut-être pendant votre petit-déjeuner, durant votre trajet du matin, pendant une pause. Ce que vous voulez.
Imaginez que vous êtes un très vieux appareil photo argentique calé sur un pied. Vous voyez dans les films quand le monsieur est caché sous un voile noir, le bras levé et crie « attention, on ne bouge plus ». C’est parce que l’appareil photo argentique a besoin d’un très long temps d’exposition pour que la lumière vienne imprégner le sujet sur la pellicule photosensible. Et l’image apparaît peu à peu. Vous êtes cet appareil !
Choisissez votre cadre. Pouf. Vous ne bougez plus. Le monde tourne autour de vous, les gens passent, vous entendez du bruit, des sons. Plus rien ne peut vous distraire. Vous êtes focalisé(e) dans une unique direction et vous laissez la scène s’imprégner en vous, le cadrage, les couleurs, les formes, les détails.
Choisissez le créneau le plus adapté pour vous et offrez-vous de ce petit temps chaque jour ou à au moins 1 ou 2 moments dans votre semaine. Cela ne coûte pas très cher mais ce sera précieux pour la suite.
À bientôt au prochain épisode pour découvrir le matériel !
C’est LA grosse question lorsqu’on se lance comme créatif indépendant. Vaut-il mieux être micro-entrepreneur ou Artiste-Auteur ? Quels sont les avantages et les inconvénients de chaque statut ? Comment s’y retrouver dans cette jungle administrative ?
Ce qui ne facilite pas les choses c’est que ces deux statuts ont été créés pour encadrer des situations à la marge du cadre professionnelle classique. Par conséquent, ils ont été pensés comme des régimes d’exception et subissent des réformes régulières. De telle sorte que les services publics et les comptables eux-mêmes ne sont pas toujours en mesure de vous donner la bonne information. Dans ces conditions : pas évident de s’y retrouver ! Mais pas de panique, en se posant un peu, on peut arriver à démêler tout ça, du moins l’essentiel.
Avant d’attaquer, je rappelle que l’indépendance n’est pas un petit choix et comporte des conséquences professionnelles non négligeables. Je ne vous fais pas tout le topo ici car si vous êtes là, c’est que vous avez déjà réfléchi à tout cela.
De quoi parlons-nous ?
Pour percevoir la rémunération de votre travail artistique en France, vous avez besoin à minima d’un statut juridique, d’un régime fiscal pour payer l’impôt, d’un régime social pour percevoir des prestations sociales.
Je verse à l’Etat
La TVA (pas toujours)
Cotisations/taxes (comme toute société)
L’impôt sur le revenu (comme tout citoyen)
Je suis en mesure d’attendre
remboursement des soins (sécu)
indemnités maladie
congés maternité / paternité
Indemnités d’invalidité
Indemnité décès
Chômage (pas toujours)
2 statuts : des avantages & des inconvénients
Nous allons voir qu’en fonction du statut, les taxes ne sont pas les mêmes et les avantages sociaux non plus. On y va !
Rappel rassurant : Le choix d’un statut ne vous emmène pas au bagne à vie. Vous pouvez le faire évoluer progressivement selon votre activité et le changer si besoin. C’est mon cas : je suis passé de micro-entrepreneur à Artiste-Auteur en 2022.
Rappel utile avant de commencer :
Bénéfices (ce que je garde pour moi) = Chiffre d’Affaire ou CA (TOUT ce que je gagne en HT) – Charges (ce que je paie à mes fournisseurs).
Prix TTC (le prix que paie mon client) = prix HT (ce que je facture) x 1,20 (si TVA à 20%)
Ce que je garde sur mon compte bancaire = Tout ce que j’encaisse– TVA (que je reverse à l’Etat), Charges sociales (vieillesse, CFP, CSG…), Charges fiscales (CFE + Impôt sur le revenu), mes charges professionnelles.
Le statut micro-entrepreneur (ex auto-entrepreneur)
Le concept : le régime micro-entrepreneur actif depuis le 1er janvier 2009 permet à des individus de créer une Entreprise Individuelle avec des formalités allégées et un mode de paiement des cotisations sociales simplifié.
À noter : Ce statut a été pensé comme un à côté de la vie professionnelle ou un statut transitoire. Il est souple mais précaire. La couverture sociale est fragile, l’accès à la propriété difficile.
À noter 2 : En théorie, les artistes ne peuvent pas exercer en micro-entreprise et doivent aller à la MDA ou l’AGESSA pour bénéficier de leurs droits d’auteurs. En pratique, vous pouvez exercer un métier créatif artistique en micro-entreprise.
Il s’adresse :
À des personnes qui montent une activité en parallèle d’un travail salarié.
À des personnes qui souhaitent commencer rapidement une activité indépendante.
Quelle est sa grosse force ?
On ne paie que quand on gagne quelque chose.
Grosse simplicité administrative.
À noter : Vous pouvez bénéficier de l’ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises) en début d’activité et payer des cotisations allégées.
Que peut-on facturer ?
Tout ce qu’on veut : vous pouvez vendre la création d’œuvres originales, l’exécution d’œuvres non originales, facturer de la maintenance, des formations… C’est large et simple.
À noter : avec ce statut, vous êtes limités à 77 700€ HT /an de revenus (Chiffre d’affaire) en prestations de services (contre 72 600€ de 2020 à 2022) au-delà de quoi vous passez au statut libéral classique.
On ne paie des charges que quand on gagne quelque chose.
micro-entreprise
Combien ce statut me coûte ?
Voici ce que vous versez à l’Etat en tant que Micro-entrepreneur. 5 choses :
La TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) collectée
Votre client paie 20% d’impôt sur votre travail. Vous le collectez. Vous le reversez à l’Etat. En gros c’est de l’argent qui transite sur votre compte (attention c’est trompeur pour votre trésorerie).
Exemple : votre prix HT : 1000 € / le client paie 1200 € TTC
1000 x 1,20 = 1200 €
Vous avez 2 options :
Pas de TVA (Franchise de base) : Si votre CA annuel est inférieur au seuil de base de 36 800 € HT vous êtes non redevable de TVA (seuils 2023-2025). Votre client ne paie pas de TVA. Vous indiquez sur vos factures les prix en HT avec la mention « TVA non-applicable, art. 239 B du CGI ». Vous ne la récupérez pas non plus. Si vous dépassez les 36 800 € HT annuels vous sortez de la franchise et vous collectez la TVA l’année suivante. Si vous dépassez les 39 100 € HT en cours d’année, vous collectez la TVA le 1er du mois suivant.
TVA + récupération de la TVA (Régime réel simplifié) : Vous collectez la TVA de votre client (vos prix gonflent de 20%). Mais la TVA que vous payez à vos fournisseurs vous est remboursée par l’Etat. Donc vous faites la balance TVA collectée et TVA payé aux fournisseurs et si vous payez plus de TVA à vos fournisseurs que vous n’en collectez à vos clients, l’Etat vous rembourse. Cela vous encourage à vous équiper et à investir pour votre activité.
Les charges sociales
Les cotisations sociales (charges / taxes)
Vous payez 21,10 % de cotisations sociales (depuis le 1er octobre 2022) de votre CA. L’Etat estime que vos charges représentent 34% de vos revenus.
Ces cotisations sont versées mensuellement ou trimestriellement. Au choix. Elles ouvrent les droits aux prestations sociales.
CFP – Contribution à la Formation Professionnelle
0,2 % du CA
À noter : Pas de TFC (Taxes pour frais de chambre consulaire) en activité libérale
Les charges fiscales
CFE – Cotisation Foncière sur les entreprises (ex taxe professionnelle)
Cet impôt est local et sert à financer le budget de la commune où est implantée votre micro-entreprise. Il dépend de la valeur locative des biens immobiliers utilisés et d’un taux voté par la commune. Vous êtes redevable même en travaillant à votre domicile ou chez votre client.
À noter : des exonérations sont possibles en début d’activité
L’impôt sur le revenu
Les autres coûts concernaient votre entreprise. Maintenant, comme tout citoyen, vous payez un impôt sur vos revenus.
À noter : Vous pouvez choisir le Versement Fiscal Libératoire qui vous permet de payer l’impôt sur le revenu (2,2% du CA) en même temps que vos charges sociales.
Comment est-ce que je déclare mes revenus ?
C’est l’Urssaf qui collecte vos cotisations en micro-entreprise.
La version simple, conseillée pour commencer (micro-fiscal ou régime micro) : Pour vos impôts, vous n’avez pas besoin de calculer vos frais. L’Etat estime que vos charges représentent 34% de vos revenus (votre CA). Vous bénéficiez donc d’un abattement forfaitaire de 34% ce qui fait que seulement 66% de vos revenus sont imposables (que l’on peut appliquer un impôt dessus). C’est logique : on ne va pas payer des impôts sur ce qui ne nous rapporte rien.
À noter : si dépassement du seuil de 77 700 € HT de CA deux années consécutives, vous sortez du régime micro-fiscal et vous passez obligatoirement à au régime fiscal de la déclaration contrôlée en devenant un libéral classique (ci-dessous).
La version “je calcule mes gains et mes charges moi-même” (dite déclaration contrôlée ou régime des entreprises) : Elle permet de suivre une comptabilité précise et définir exactement le pourcentage de vos charges et donc le montant exact de votre revenu imposable. Vous pouvez la choisir dès le départ ou attendre de passer le seuil de 77 700 €HT de CA annuel.
À noter : c’est intéressant seulement si vous avez des charges importantes et que le montant de vos charges dépasse l’abattement de 34% sur vos revenus prévu dans la première option. En intégrant toutes vos dépenses pros (matos, impressions, formation, repas) et vos frais mixtes (internet, téléphone, location…) cela peut-être intéressant.
À noter 2 : Un comptable est recommandé pour ce 2ème choix.
Quelle est ma protection sociale ?
Les travailleurs indépendants sont désormais rattachés au régime général de la Sécurité sociale, par l’intermédiaire de la Sécurité sociale des indépendants (SSI) devenue une branche de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie.
Voici vos droits :
Remboursement des soins et frais médicaux (Caisse Primaire d’Assurance Maladie de votre lieu de résidence, comme pour les salariés).
Indemnités journalières en cas de maladie ou accident
Congé maternité / paternité
Retraite
CAF
Assurance invalidité-vieillesse
Droit à la formation professionnelle
Chômage
Si on dépasse le seuil de 77 700 € HT de CA 2 années consécutives, on sort de la micro-entreprise
Le statut Artiste-Auteur
Le concept : Lancé dans les années 80, ce statut est entré en vigueur pour encadrer les professions artistiques qui nécessitent des droits d’auteur (les métiers de l’écriture, la danse, la chorégraphie, le théâtre, la composition musicale et les arts graphiques).
À noter : un artiste ne peut pas exercer en tant que micro-entrepreneur (circulaire du 28 janvier 2010). MDA et AGESSA : salariés du spectacle au régime général.
Il s’adresse :
Aux créateurs d’œuvres originales (il faut entendre : œuvres inédites donc pas les reproductions et pas d’exécution du travail artistique de quelqu’un d’autre). Il est donc parfait pour les illustrateurs, graphistes, DA.
L’artiste-auteur facture de la création d’œuvre originale de la cession ou location de droit.
Quelle est sa grosse force ?
Il permet de percevoir des droits d’auteur
On ne paie que quand on gagne quelque chose (comme en Micro-entreprise)
Il n’a pas de limite de seuil de revenu.
bonus : gratuité des musées nationaux de la Culture, réduction dans certains magasins d’art
Que peut-on facturer ?
Avec ce statut, on ne peut facturer que de la création originale soumise au droit d’auteur. Vous facturez donc 2 choses à votre client :
La création originale de l’œuvre
La cession ou location du droit d’exploitation de l’œuvre (car vous êtes un artiste-auteur) et ce droit d’exploitation est plus ou moins élevé selon l’usage de votre oeuvre (supports, zone géographique, temps d’exploitation).
À noter : vous pouvez facturer seulement le droit d’exploitation si le client veut utiliser une création qui existe déjà et qui n’est pas protégée par d’autres droits.
À noter 2 : depuis le 1er 2021, le décret n° 2020-109528 autorise les revenus via le financement participatif et la vente de reproductions. Alléluia !
Vous pouvez également facturer des revenus accessoires :
Ateliers
Rencontres publiques
Participation à la création d’un autre artiste
Le problème c’est que vous n’êtes pas sensé facturer autre chose à vos clients que de la création originale. La réalité c’est que l’époque où on était graveur de père en fils, marchande de mère en fille, imprimeur de père en fils est révolu. Aujourd’hui on peut être créateur d’œuvre originale tout en étant créateur d’œuvres partiellement originales lorsque l’on travail avec une charte graphique d’une entreprise, avec d’autres créateurs, on peut aussi bénéficier de partenariats commerciaux, mais aussi créer des sites webs, faire de la vidéo, des podcasts… et la frontière entre “œuvre originale” ou non n’est pas toujours claire. Avec tous les avantages précédents, tout ne pouvait pas être parfait. Mais que faire ?
Il y a deux possibilités :
Votre activité est quasi totalement de la création originale, vous faites une facture en englobant l’ensemble. Ce qu’il vous faut éviter absolument, c’est de faire du travail de sous-traitance en facturant en tant qu’artiste auteur.
Vous faites principalement de la création originale mais vous avez d’autres missions qui ne rentrent pas dans ce cadre (grosse maintenance, sous-traitance, conseil…). Dans ce cas, vous pouvez cumuler les statuts Artiste-Auteur et Micro-entrepreneur comme activité secondaire.
À noter : le statut Artiste-Auteur, n’est pas limité à un seuil de chiffre d’affaire. C’est plutôt cool.
Combien ce statut me coûte ?
Voici ce que vous versez à l’Etat en tant qu’Artiste-Auteur. 4 choses :
La TVA (Taxe sur la valeur ajoutée)
En tant qu’Artiste-Auteur qui facture des oeuvres originales de l’esprit, vous collectez 10% de TVA seulement. Pour les graphistes, cela dépend des situations.
Exemple : votre prix HT : 1000 € / le client paie 1100 € TTC
1000 x 1,10 = 1100 €
Vous avez là aussi les 2 options :
Pas de TVA (Franchise de base) : Pas de TVA avant 36 800 € HT de CA (Chiffre d’affaire) /an (chiffres 2023-2025). Votre client ne paie pas de TVA. Vous indiquez sur vos factures « TVA non-applicable, art. 239 B du CGI ».
TVA + récupération de la TVA (Régime réel simplifié) : Vous collectez la TVA auprès de votre client (10%). Ce taux de 10% est particulièrement intéressant dans ce régime car la TVA que vous collectez peut-être plus faible que celle que vous payez sur vos fournitures à 20%. Vous avez alors une balance positive de TVA.
Le statut Artiste-Auteur, n’est pas limité à un seuil de chiffre d’affaire. C’est plutôt cool.
Les charges sociales
Assurance vieillesse plafonnée : 6,15%
CSG (Contribution sociale généralisée) : 9,20%
CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale) : 0,50%
CFP (Contribution à la Formation Professionnelle) : 0,35 %
Soit un total de : 16,50%
Ces 16,50% s’appliquent sur votre revenu imposable majoré de 15%. (Aïe aïe, aïe quelle horrible phrase). Allez, on reprend doucement :
Si vous êtes Artiste-Auteur aurégime micro-fiscal (le plus simple), vous bénéficiez d’un abattement de 34% sur votre CA. L’Etat considère que vous avez 34% de charges et ne les compte pas sur votre revenu imposable. Votre revenu imposable est majoré de 15% et c’est sur cette somme que vous payez 16,50%.
Exemple : Vous avez facturé 9000 € HT de CA. Abattement de 34% : votre revenu imposable n’est plus que de 5940 €. On majore de 15% (x1,15) ce qui nous donne 6831 €. C’est sur cette somme que l’on applique vos charges sociales de 16,50%
Si vous êtes Artiste-Auteur en déclaration contrôlée, c’est la même chose sauf qu’à la place de l’abattement de 34%, vous calculez vous même votre pourcentage de charges.
À quoi s’ajoute :
La retraite complémentaire (RAAP/Ircec)
4% (si vous êtes en dessous de 27 675 €/an) puis 8%. À appliquer sur votre revenu imposable majoré de 15% (même calcul qu’avant).
À noter : Pas de TFC (Taxes pour frais de chambre consulaire) en Artiste-Auteur
Les charges fiscales
À noter : Pas deCFE – Cotisation Foncière sur les entreprises)en Artiste-Auteur seulement si peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs, photographes auteurs. (Article 1460 du Code général des impôts).
L’impôt sur le revenu
Les autres coûts concernaient votre entreprise. Maintenant, comme tout citoyen, vous payez un impôt sur vos revenus.
À noter : Vous pouvez choisir le Versement Fiscal Libératoire qui vous permet de payer l’impôt sur le revenu (2,20% du CA) en même temps que vos charges sociales.
Comment est-ce que je déclare mes revenus ?
C’est l’Urssaf Limousin qui collecte les cotisations des Artistes-Auteur depuis 2019
Comme pour le statut micro-entrepreneur, vous avez deux options :
La version simple, conseillée pour commencer (micro-fiscal ou régime micro) : L’Etat estime que vos charges représentent 34% de vos revenus (votre CA). Vous bénéficiez d’un “abattement forfaitaire” de 34% ce qui fait que seulement 66% de vos revenus sont imposables (que l’on peut appliquer un impôt dessus).
À noter : si dépassement du seuil de 77 700 € HT de CA deux années consécutives, vous passez obligatoirement à la déclaration contrôlée tout en restant Artiste-Auteur (ci-dessous).
La version “je calcule mes gains et mes charges” (dite déclaration contrôlée ou régime des entreprises) : Elle permet de suivre une comptabilité précise et définir exactement le pourcentage de vos charges et donc le montant exact de votre revenu imposable. Vous pouvez la choisir dès le départ ou attendre de passer le seuil de 77 700 €HT de CA annuel.
À noter : c’est intéressant seulement si vous avez des charges importantes et qu’elles dépassent l’abattement de 34% sur vos revenus prévu dans la première option. En intégrant toutes vos dépenses pros (matos, formation, location, repas, internet, déplacements, impressions…) cela peut-être intéressant.
À noter 2 : Un comptable est recommandé pour ce 2ème choix.
Quelle est ma protection sociale ?
Les Artistes-Auteur, comme les Micro-entrepreneur, relèvent maintenant de la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie).
Voici vos droits :
Dès le début :
Remboursement des soins et frais médicaux (Caisse Primaire d’Assurance Maladie de votre lieu de résidence, comme pour les salariés).
À partir d’un revenu annuel de 6 342 € déclarés (soit 600 smic horaires) :
Indemnités journalières en cas de maladie ou accident
Congé maternité / paternité (démarcher la CPAM tôt)
Retraite
CAF
Assurance invalidité-vieillesse
Droit à la formation professionnelle
À noter : pas de chômage
Bon… et si on se résumait tout ça ?
C’est une première grande trame mais on pourrait aller plus en profondeur dans les détails, sur la protection sociale, des spécifiés des ces statuts… On va s’arrêter là et se faire une petite synthèse.
Micro-entrepreneur
On facture : ce qu’on veut.
+ 36 800€ HT = TVA 20%
+ 77 700€ HT = sortie du régime micro
Chômage : oui mais = au RSA
Artiste-Auteur
On facture : créa originale + droits d’auteur
+ 36 800€ HT = TVA 10%
+ 77 700€ HT = déclaration contrôlée
Chômage : non > RSA
Protection sociale : la moins chère des indépendants
Donc, pour résumer un peu grossièrement, si vous faites en très grande majorité de la création originale, vous avez tout intérêt à être en Artiste-Auteur. Si vous avez une activité plus large et voulez facturer autre chose que de la création originale, vous pouvez allez en micro-entreprise. Si vous avez dès le départ des gros investissements à faire (machines, locations, matière première…), cela vaut peut-être le coup d’être en Entrerpise Individuelle classique.
Pour aller plus loin, je vous recommande l’ouvrage bien fait de Julien Moya et Eric Delamarre, Profession graphiste indépendant (dans sa version 2021 en attendant la mise à jour). Les chiffres ne sont plus les bons mais le livre (numérique et papier) aborde bien les grandes questions de la vie d’un indépendant (valable pour les illustrateurs).
Salut les amis, j’espère que vous allez bien et que votre travail avance comme vous voulez. Aujourd’hui on parle d’une question importante et souvent négligée chez les créatifs solos : la prospection.
Peut-être que vous êtes arrivé(e) à un stade ou vous n’avez plus besoin de prospecter car vous avez trop de clients, dans ce cas, bravo ! Dans la majorité des cas, en parallèle d’une bonne stratégie de contenu, la prospection à toute sa place. Aujourd’hui, on ne va pas parler de ce qu’est la prospection, ni établir une stratégie de prospection. Promis, on en parlera dans un prochain article.
Je vous propose simplement de poser les bases en partant de zéro. Partir de zéro, c’est avoir une base de données pour collecter et faire le suivi de ses clients, prospects. Et pour cela, Notion est une très bonne option.
Créer sa base clients avec Notion.
Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Notion est un outil populaire. Il est particulièrement apprécié car il permet à n’importe qui de réaliser des trucs cools (la création d’une base de données entre autre) qui nécessitait l’intervention d’un développeur avant. C’est pour cela qu’on parle de No code. En gros : plus besoin de savoir coder pour se construire un fichier client bien foutu.
C’est parti !
Je crée mon compte Notion.
Cela prend 2 minutes. On se rend sur la page de connexion Notion. Je vous conseille de vous connecter avec votre adresse mail. Notion vous envoie un mail avec une suite de 20 lettres. Il ne vous reste plus qu’à coller ce code sur la page ou encore plus simple : de cliquer sur le lien magique.
NB : On peut aussi installer Notion comme Applications sur son ordi. C’est assez pratique.
Paf, c’est bon. Vous êtes arrivé(e) sur Notion.
Je crée ma base de données
On crée une nouvelle page dans la colonne à gauche, avec le petit + à droite de page privée. On va l’appeler Base de données. C’est là où on va tout stoker.
On ajoute une page à l’intérieur, toujours avec le petit +. On l’appelle Contacts. On choisit Table (en gros un tableau comme un Google Sheet ou un Excel).
Paf, voilà notre base de clients et prospects créée.
De la même manière, on crée une autre page que l’on va appeler Entreprises. On choisit aussi Table.
Dans notre page Contacts, on va changer notre colonne Etiquettes pour un champ de type E-mail qu’on appelle Email.
Dans la troisième colonne, on rajoute un champ de type Sélection que l’on va appeler Poste.
C’est un bon début. On peut déjà créer un premier contact. C’est Jean-Michel. Il est DA (Vous connaissez un Jean-Michel DA ?). Comme vous le voyez, on peut ajouter d’autres métiers dans la liste.
Maintenant, penchons-nous du côté de notre base de données Entreprises. On change la colonne Etiquettes pour un champ de type Sélection que l’on va appeler Secteur.
On a terminé du côté de la base de données. Pour être sûr(e) de ne pas faire nimporte quoi par la suite, on va garder toutes les données bien au chaud dans ces 2 pages. À partir de maintenant, out sera ajouté automatiquement ici mais on ne va plus y toucher. On peut changer l’emoji pour se rappeler que c’est notre base de données et qu’on ne touche plus à ces tables.
Je crée mon tableau de bord
Maintenant, dans la colonne, on va se créer une nouvelle page Tableau de bord (hors de la base de données). C’est la page qui va nous servir de tableau de bord pour suivre nos contacts et entreprises. On va choisir une nouvelle page Vide avec icône.
On va ajouter cette dernière page aux favoris. Elle se retrouve immédiatement en haut à gauche. On peut la retrouver facilement.
Sur cette page vide Tableau de bord, on va taper la touche / (c’est un raccourci pour ajouter du contenu). Une liste apparaît. On tappe /vue ou /view et on sélectionne Vue « table ».
Puis, dans la liste de table à droite, on choisit la base de données que l’on veut importer : Contacts.
Que vient-on de faire ? Nous venons de créer une vue en important notre base de données Contacts. C’est exactement comme notre base de données. On peut ajouter des colonnes, la modifier, faire des filtres… sans risque d’effacer nos données qui restent stockées dans Base de données.
On fait de même avec Entreprises. Et voilà, sur notre page Tableau de bord, nous pouvons suivre nos contacts et nos entreprises.
Maintenant on va les connecter entre elles.
Dans notre nouveau tableau Contacts, on ajoute une nouvelle colonne de type Relation. Et on choisit de mettre notre tableau Contacts en relation avec notre tableau Entreprises.
On coche Afficher dans Entreprises. Cela permet que la relation marche dans les deux sens. Et hop, on ajoute la relation.
Tin diiiiiiiiin ! Nos deux tableaux sont connectés entre eux. Une colonne Contact vient d’apparaître sur notre tableau Entreprise.
J’installe l’extension Save to Notion
On va aller ajouter une petite extension de navigateur pour importer du contenu. Cette extension s’appelle Save to Notion. C’est très très pratique vous allez voir. Notion a aussi un outil, le Web Clipper de Notion mais ce n’est pas aussi puissant.
Avant d’utiliser cette extension, on va se rajouter une dernière colonne site web dans notre nouveau tableau Entreprises avec un champ de type url.
Maintenant que c’est fait, on va configurer notre nouvelle extension Save to Notion. Cliquez sur le petit symbole dans la barre d’extension de votre navigateur. (Un petit avion en papier noir sur fond blanc). Une fenêtre apparaît. On sélectionne l’espace de travail (à priori vous n’en avez qu’un pour le moment). Et on choisit d’importer des données vers notre base Entreprises.
Et regardez-moi un peu ça. Cette extension va nous permettre d’importer directement du contenu dans notre base de données Entreprises depuis les pages web des entreprises. Vous pouvez configurer l’outil pour faire correspondre les colonnes de votre tableau Entreprises avec les données que l’outil va trouver sur les sites d’entreprises.
Page Title correspond à Nom
Page Url correspond à site web
Cover importe une image
icon importe le logo de l’entreprise.
Si vous choisissez Extract Content, le contenu de la page va être importé dans Notion et vous pourrez le lire plus tard. Avec Bookmark, vous gardez le lien de la page. Dans notre cas, Bookmark suffira.
Vous pouvez sauvegarder.
N’attendons plus pour essayer notre outil. Allons tout de suite sur le site du New York Times où travaille d’ailleurs Jean-Michel, notre Directeur artistique.
On clique sur notre extension Save to Notion dans notre barre d’extension (le petit avion noir & blanc). On choisit d’importer une Entreprise, le modèle d’importation que l’on a créé juste avant. Et paf, tout est là. On peut ajuster le Nom de l’entreprise, indiquer le secteur et surtout ajouter notre DA Jean-Michel qui est enregistré dans notre base Contacts. On enregistre avec Clip page en bas de l’extension.
Revenons sur notre tableau de bord : ça marche ! Jean-Michel travaille maintenant chez New-York Times, dont le nom vient d’apparaître dans la liste des entreprises avec le bon logo, le bon secteur, la bonne adresse du site. C’est pas mal ça non ?
Pourquoi s’arrêter là ? On va faire la même chose avec nos contacts. Dans Save to Notion, on se crée un nouveau modèle Contacts, qu’on connecte à notre base de données Contacts. Et on paramètre nos champs. Prenons un profil Linkedin au pif, celui de Jérémie Claeys par exemple (coucou Jérémie). Je peux importer son contact et renseigner tous les champs depuis son profil.
Pour obtenir les emails, c’est un autre sujet mais l’ajout d’une personne vous permet d’accéder à son mail (en téléchargeant son profil en allant sur Plus puis Télécharger au format PDF). Sinon, des extensions comme RocketReach, getprospect ou encore Hunter.io vous permettent de trouver des mails. (Si vous en avez d’autres, je prends) Le mieux reste l’échange direct avec la personne mais nous n’avons pas toujours cette opportunité.
Voilà des bonnes bases pour commencer.
Nous venons de voir ensemble comment débuter sa base de clients et prospects pour commencer sa prospection. Nous n’avons pas vu les 1% du potentiel de ce que l’on peut faire avec Notion. Il y a de quoi gagner beaucoup de temps mais aussi d’en perdre pas mal (attention les perfectionnistes).
On peut notamment créer des filtres pour voir des contacts selon des critères précis, trier les contacts selon les priorités, créer des formules pour nous dire quand relancer un contact, quand reprendre contact avec un ancien client…
Bref, vous l’avez compris, les possibilités sont infinies. Pour aller plus loin, je vous recommande les contenus très qualis de Shubham Sharma, notamment ses vidéos Youtube sur Notion ou son cours Notion Facile pour débuter sur l’outil.
Si vous voulez une alternative à l’extension Save to Notion, il existe aussi People to Notion de supercreative.design. Pour cette fonction précise d’ajout d’un profil Linkedin à notre base Notion, cette extension est performante et facile à utiliser grâce à un bouton Add to Notion directement sur le profil Linkedin du contact.
Un bon outil pour gérer ses contacts, pour moi c’est la base. Après une bonne prospection c’est encore autre chose. Comment entrer en contact avec une personne ? Création de contenu VS Prospection, peut-on se permettre de ne faire que l’un ou l’autre ? Pleins de questions passionnantes dont je serais ravi de parler avec vous.
Quand un enfant annonce pour la première fois à ses parents qu’il veut devenir illustrateur, c’est la foudre ! Brrrrrrrrr. ⚡
C’est un peu comme annoncer que l’on veut être pilote de formule 1, star de cinéma ou astronaute pour marcher sur la lune. Les adultes aussi ont rêvé mais ils ont aussi vite compris que la vie ne se passait pas tout à fait comme cela. Et les études ou le travail ont fini de les en convaincre.
Mais alors comment se fait il que des personnes vivent de la conduite d’une voiture de course, du fait de chanter devant des gens ou de faire des voyages dans l’espace ? De même en illustration, comment se réveille-t-on un jour en se disant “Je suis illustrateur et c’est mon métier” ?
Écouter la petite voix
La première crainte de l’entourage est légitime. Comment envisager vivre de l’art quand il est déjà difficile de trouver un simple travail ? L’avenir ne présage-t-il pas suffisamment de difficultés pour se tirer soi-même une balle dans le pied en empruntant un chemin sans issue ?
À priori, rien ne garantie qu’une personne à raison de miser sur ses dons artistiques pour mener une carrière professionnelle. Et c’est vrai, se lancer dans une carrière artistique n’est pas un choix anodin.
Pourtant, dans de nombreux cas, les personnes qui vivent aujourd’hui de leur activité artistique savent depuis leur enfance quelle serait leur trajectoire. On ne peut avoir qu’un respect pudique devant les intuitions premières d’une personne qui se cherche. Derrière ces rêves, il peut y avoir quelque chose de grand et de durable.
(Petit moment remerciement) Je ne peux que remercier ma mère qui m’a fait confiance en 3ème lorsque je lui disais manquer de quelque chose dans mon parcours scolaire. Elle a fait des recherches et m’a proposé de dessiner beaucoup plus en faisant un lycée Art Appliqué. C’est sans doute grâce à cela que je dessine encore aujourd’huI.
Passer du rêve à l’action
Se former artistiquement est un bon début. Mais un diplôme d’école n’a jamais donné un droit à un travail. Personne ne vous attendra à la sortie avec un CDI artiste ou illustrateur.
Je vois l’école d’art comme une facilitation de l’extraction des talents d’une personne. Cela passe par des grandes plages de temps consacrées à la pratique, l’accès à du matériel de qualité et diversifié, un élargissement de l’horizon artistique par la confrontation à la nouveauté. Cependant le critère qui est selon moi le plus important et qui est défaillant dans l’enseignement actuel de l’art est : l’exemple. Vous avez beau consacrer tout votre temps à la création, avec les meilleurs équipements et les meilleures références, si vous n’avez pas un exemple à imiter, vous peinez à avancer. C’est mon avis.
Pendant longtemps, les élèves ont eu des professeurs qu’ils ont espérés dépasser. Leur connaissance des arts, des courants artistiques, leur longue pratique et expertises techniques, leur connaissance des couleurs, de la fabrication des pigments, de l’anatomie, des techniques d’impression en faisait de véritables maîtres. Aujourd’hui, pour le dire un peu grossièrement, l’enseignement artistique est au carrefour de deux réalités : les enseignants ne maîtrisent plus les techniques artistiques dites “classiques”. Mais pour autant, les élèves sont meilleurs qu’eux sur les technologies et moyens de communication. À cela s’ajoutent une forte valorisation et médiatisation des métiers de l’image qui engendre une augmentation des candidats à ces carrières.
Vous l’avez compris, il y a la flamme qui brûle au fond de soi et il y a aussi la réalité du monde professionnel qui ne vous attend pas. Être illustrateur n’est pas encadré par le contour bien précis d’un diplôme qui donnerait de facto droit à un poste ou un statut social. On devient illustrateur peu à peu comme on devient chanteur, astronaute ou acteur de cinéma après un long travail et à la suite d’un parcours qui ne ressemble à aucun autre.
Il n’y a pas un métier d’illustrateur mais des illustrateurs et illustratrices et il y a de nombreuses façons d’exercer ce métier. Certains s’orientent vers l’illustration éditoriale pour la presse, les magazines, d’autres vers un dessin plus politique ou satirique, d’autres dessinent pour le domaine textile, pour les marques et entreprises avec la création de campagnes ou des produits. D’autres vendent leurs illustrations sur une boutique en ligne, en partenariat avec des galeries et magasins, font de la bande dessinée, travaillent pour l’animation, le cinéma, la pub, illustrent pour des auteurs, créent leurs propres livres. Souvent, un illustrateur est à la croisée de plusieurs secteurs et c’est d’autant plus intéressant.
Je me suis fait la réflexion il y a peu qu’en tant qu’illustrateur, potentiellement, tout le monde peut être ton client. C’est un marché inimaginable et très concurrentiel en même temps. L’infinité des possibilités ne simplifie pas les choses. Car en voulant tout embrasser, on ne s’adresse plus à personne. On touche là à une question délicate, le positionnement et le style artistique. Cela fera l’objet d’un prochain article.
La carrière d’illustrateur est donc une voie à ouvrir devant soi avec volonté, patience et détermination. Si tous les chemins sont possibles pour y arriver, une formation artistique solide (malgré ce que j’ai dit avant) favorise grandement l’accès à cette voie professionnelle. On fera le point sur les écoles et formations prochainement.
Délivrer de la qualité durablement
Il est possible de travailler artistiquement au sein d’une agence de créa, d’une entreprise ou d’une institution comme salarié. Pour se lancer en tant qu’illustrateur indépendant, il faut bien avoir une chose en tête : vous allez faire plusieurs métiers en même temps.
Oui, l’illustration en indépendant est un job exaltant qui offre une grande liberté et des possibilités d’épanouissement multiples mais qui est aussi très exigeant et difficile.
En tant que professionnel indépendant de l’image, vous allez devoir trouver vos clients, avoir le recul pour entendre leur brief, définir vos prix et les défendre, délivrer un travail d’une grande qualité tout en respectant des contraintes et des délais, tenir à jour votre comptabilité, vos statuts juridiques et sociaux, gérer vos canaux de communications, gérer les liens avec vos partenaires, éditeurs, fournisseurs, imprimeurs, possiblement faire des expositions, des festivals, gérer une boutique en ligne avec des clients particuliers, des expéditions, du service après-vente… bref, et en plus de tout cela, il vous faut garder du temps pour continuer à aimer ce que vous faîte, progresser et affiner votre style.
Je ne veux pas vous décourager. C’est un travail passionnant. On est loin des 35h. Je crois que la clé du succès est là : trouver le positionnement et le style juste, l’exercer avec le plus de professionnalisme possible et être constant. Chaque point mérite un article entier. En temps voulu on en parlera.
Vous avez une autre expérience, un autre point de vue ? Je suis ravi d’en parler avec vous en commentaire. Courage et bon boulot à toutes et tous.
Quand on a pour projet de faire de l’illustration son métier et d’en vivre, plusieurs sources de revenus s’offrent à nous. La vente de ses propres illustrations est un bon moyen pour travailler son style et commencer à avoir ses premiers clients.
Nous allons voir les différents moyens à notre disposition pour vendre nos illustrations en ligne. J’en ai listé 5 et les voici :
1. Les plateformes d’impression à la demande (Print-on-Demand)
2. Les marchés en ligne (Marketplace)
3. Les Saas pour créer sa boutique en ligne facilement
4. Les CRM pour créer sa propre boutique sur son site
5. Bonus : Vendre via les réseaux sociaux
Avant de commencer, je rappelle qu’en vendant votre premier dessin, vous n’êtes plus undessinateur amateur mais un dessinateur professionnel. Cela a quelques petites conséquences, comme l’obligation d’avoir un statut professionnel, de déclarer vos revenus et d’autres petites commodités ☺️. Ne vous lancez pas dans la création d’un statut professionnel ou d’une boutique en ligne si vous vendez votre premier dessin à une connaissance. Lancez-vous quand vous êtes prêt(e) et que vous avez le désir de vendre régulièrement. Plusieurs statuts existent comme le statut micro-entrepreneur (auto-entrepreneur), celui d’artiste-auteur par exemple. Un prochain article détaillera ces statuts. Aujourd’hui, vous voulez créer votre boutique en ligne alors c’est parti !
1. Les plateformes d’impression à la demande (Print-on-Demand)
On commence par le moins engageant et le moins personnel, les services d’impression à la demande (Print-on-Demand). Le concept est simple : Vous publiez vos illustrations sur une plateforme qui brasse un grand public, un client achète votre dessin, la plateforme imprime et expédie votre dessin, vous recevez une rétribution. Pour des plateformes comme Society6 ou Redbubble, vous n’avez pas besoin de créer une boutique. La démarche demande peu d’efforts pour commencer si ce n’est celui de créer votre œuvre, la publier sur la plateforme et de communiquer un peu. Pour d’autres plateformes comme Printful, Printify… vous devez nécessairement avoir une boutique en ligne pour la connecter à leurs services. Cela tombe bien, je vous explique ça un peu plus bas.
Les avantages : Peu d’effort à fournir, aucun ou faible investissement financier, pas de gestion de stock.
Les inconvénients : Pas de maîtrise de la qualité d’impression, pas de maîtrise du service client, pas de création de sa propre base de clients, faible marge sur les produits vendus.
Exemples de services :
Printful : pas de plateforme > intégrations | coût : inscription gratuite puis coût par produit
Printify : pas de plateforme > intégrations | coût : 0$ ou 24,99$ /mois + coût par produit
Society6 : plateforme | coût : 1 $ inscription + 90% de la vente
Redbubble : plateforme | coût : gratuit puis coût par produit
Je n’ai encore jamais testé ce type de service. J’y pense de temps en temps pour vendre en complément de ma boutique en ligne. Pour moi, ce n’est pas l’idéal comme unique boutique. Cela peut être intéressant pour se lancer ou en complément de sa propre boutique.
Les marchés en ligne (Marketplace)
Le principe de la Marketplace est un peu celui du Print-on-Demand avec l’impression et l’expédition en moins. En gros, vous publiez vos illustrations sur la plateforme auprès d’un grand public, vos premiers clients achètent en ligne, vous gérez l’impression, l’expédition ou la remise de l’illustration puis vous pouvez demander un virement de vos gains sur votre compte bancaire. Cette solution est idéale si vous voulez vous lancer sans passer de temps à créer une boutique. Quelques belles photos, un petit texte de présentation et zou on y va !
Un grand marché : vente d’objets faits main francophone | commission : 18% TTC
Selency : brocante en ligne | commission : 18% TTC pour les pros
Browsart : spécialisé en illustration | commission : 11% TTC
La Marketplace est idéale pour se lancer sans engager de frais et tester ses illustrations. Même si de nombreux clients y sont présents, il faudra un peu de communication pour lancer votre boutique. J’ai déjà testé Etsy et Selency sans faire beaucoup de vente car j’ai investi de l’énergie sur mon site. La Marketplace fonctionne bien si vous en faites votre canal de vente principal, si vous communiquez et engrangez des avis d’utilisateurs pour rassurer les futurs clients.
Créer sa propre boutique en ligne
On passe aux choses sérieuses ! Vendre sa première illustration sur une plateforme c’était déjà quelque chose ! Mais vendre ses illustrations sur son propre site c’est encore plus costaud. Vous avez déjà quelques clients ou une activité qui prend forme et vous voulez votre propre boutique. Créer son site demande plus de temps et d’investissement. C’est pourquoi j’ai divisé cette étape en deux options : créer sa boutique en ligne facilement avec un Saas (un outil clé en main en ligne) ou créer sa boutique et l’héberger soi-même (faire un vrai site en gros). Dans les deux cas, vos clients vont sur votre adresse pour vous trouver. On commence avec la première option.
Les Saas pour créer sa propre boutique en ligne facilement
C’est quoi un Saas déjà ? En gros, vous créez un site internet qui est déjà en ligne. Pas besoin de louer un serveur pour l’héberger et faire pleins de manips pour le mettre en ligne. Tout est déjà prêt, ou presque. Il ne reste plus qu’à raconter votre histoire, ajouter vos produits mais tout est assez intuitif et facile à prendre en main. Ah oui, Saas c’est Software as a Service. Cela veut simplement dire que c’est une entreprise qui héberge, maintient et gère votre boutique en ligne pour vous. L’avantage, c’est que vous pouvez quand même utiliser votre propre adresse monnomdartiste.com et inviter vos clients dessus.
Les avantages : avoir sa propre adresse de boutique, personnaliser son site, se concentrer sur son cœur de métier, prise en main facile, sécurisé, mis à jour.
Les inconvénients : vous dépendez d’un service tiers pour faire fonctionner votre site, vous ne pouvez pas personnaliser votre site à l’infini, vous payez un abonnement.
Exemples de services :
Wix : très facile à utiliser, beaucoup de modèles | 24 € TTC /mois, pas d’autre frais
Shopify : très connecté, plutôt pour entreprises | 14,44 $ /mois + 3% par transaction
Squarespace : très design et intuitif | 17 € TTC /mois + 3% par transaction
Webflow : très puissant, poussé et dynamique mais assez technique | 29 $ /mois + 2% par transaction.
Aujourd’hui, je n’utilise aucun de ces services car j’ai créé mon site moi-même (je vous explique ça juste après). Si je n’avais pas choisi de créer et d’héberger mon propre site web et que je devais créer ma boutique avec une de ces solutions clé en main, je me lancerai sans doute avec Squarespace ou Webflow. J’ai une petite préférence pour le côté très design et esthétique qu’offrent ces deux outils.
Créer et héberger son site soi-même
Vous l’avez compris, je me suis orienté vers cette dernière option. Cela ne veut pas dire que vous devez faire de même. Elle a de nombreux avantages mais elle demande nécessairement beaucoup plus de temps et plus d’investissement. La courbe d’apprentissage est aussi plus ardue. Si vous voulez vous focaliser sur l’illustration et le développement de votre activité, choisissez plutôt un Saas comme Squarespace, Wix ou Shopify (au moins dans un premier temps). Si vous êtes curieux, un brin geek, que vous voulez personnaliser tout le design, tout contrôler, faire de votre site une plateforme avec beaucoup de contenus et pourquoi pas carrément créer plus tard un blog, un forum, des espaces membre ou votre propre marketplace, alors c’est peut-être pour vous. Là encore, plusieurs options s’offrent à vous : coder intégralement votre site (je ne vous le conseille pas) ou utiliser un CMS (Content Management System, en gros un système pour gérer du contenu). N’ayant pas de connaissance en code j’ai choisi l’option CMS. Pour être encore plus précis, j’ai choisi WordPress qui est un des CMS les plus connus. À lui seul, il fait tourner 34% des sites dans le monde.
Les avantages : site hébergé en propre, solutions open source, possibilités presque infinies de personnalisation, de nombreux plugins disponibles, des communautés d’aide nombreuses, possibilité d’héberger autant de sites que l’on veut sur son hébergement.
Les inconvénients : techniquement un peu plus complexe au départ, courbe d’apprentissage plus longue, themes et plugins intéressants mais peuvent être payants, mise à jour, maintenance et sécurité à vérifier soi-même, coût plus élevé au départ.
Exemples de CMS :
WordPress
Joomla
Drupal
Les CMS en général sont un peu des grosses machines sur lesquelles il faut passer du temps pour prendre ses marques. Aussi, si vous choisissez l’option CMS, lancez-vous avec WordPress. C’est l’outil le plus adpaté pour un portfolio, blog, boutique. Les ressources sont immenses. Une fois l’installation faite, c’est assez facile à prendre en main.
La création d’une boutique avec WordPress mériterait un article entier. Voici en deux mots un résumé en attendant ce prochain article. Il faut déjà distinguer wordpress.com (site sur lequel vous pouvez créer un site clés en main comme les Saas) de wordpress.org, site sur lequel vous téléchargez le CMS WordPress (un dossier qui contient le cœur de votre futur site) pour le copier sur votre hébergement. Car oui, il vous faut un hébergement. À titre de comparaison, il faut imaginer que votre hébergement est le parking sur lequel vous allez garer votre site, et le nom de domaine est en quelque sorte l’adresse du parking. (comme monnomdartiste.com par exemple).
Je vous recommande de prendre hébergement + nom de domaine chez o2Switch (lien juste en dessous), service français, de qualité avec un super rapport qualité/prix et un super service client.
Une fois que vous avez obtenu votre hébergement et votre nom de domaine, il vous faut créer votre base de données (c’est votre voiture ^^). L’installation un peu technique est bien résumée ici par WPMarmite. (J’ai choisi l’option FTP avec FileZilla).
Une fois votre site WordPress installé, vous pouvez le customiser avec un thème (une sorte de carrosserie pour votre site). Pour aller vraiment loin on utilise un thème premium (une super carrosserie payante) comme Elementor ou Divi (j’ai choisi Divi. Les deux se valent. À vous de voir le mieux pour vous).
Une fois votre thème choisi, vous allez avoir besoin d’un plugin (une sorte d’extension qui gère une fonction particulière) pour créer votre boutique et vos produits. Je vous recommande Woocomerce qui est gratuit est super puissant. Une fois votre boutique crée, il ne vous reste plus qu’à installer une solution de paiement. J’utilise Stripe qui fonctionne très bien avec Woocommerce.
Cela fait beaucoup d’infos. Ce n’est pas un tuto mais plutôt une vulgarisation pour que vous puissiez juger rapidement des étapes nécessaires et faire le bon choix.
J’ai fait ce choix (en plus d’être sans doute un brin geek) car j’avais pu tester WordPress pour d’autres projets avant de me lancer. C’est la possibilité d’une grande flexibilité dans le design et de nombreuses possibilités comme créer un blog, de nombreux articles, des cartes interactives, des espaces membres qui m’ont fait pencher pour cette option.
On résume
Vous voulez vendre 2, 3 illustrations sans vous prendre la tête et sans investir de temps : lancez-vous avec Etsy. Vous avez envie d’avoir votre propre boutique, vous n’êtes pas trop geek mais créatif, regardez du côté de Wix, Squarespace et Shopify. Vous avez des bonnes bases en design, vous aimez fouiller sur le web, trouver des solutions et vous avez envie de pousser la customisation de votre site bien loin, regardez Webflow ou l’installation maison avec WordPress.org.
Allez, c’est à vous de jouer maintenant ! Bonne chance et à tout de suite en commentaire. Je réponds à vos questions. Je suis très preneur de vos expériences persos.
Bonus : Vendre via les réseaux sociaux
Ce n’est pas à proprement parlé une « boutique en ligne » mais les réseaux sociaux proposent des outils pour vendre depuis vos comptes Instagram, Facebook en créant votre compte entreprise Meta.
Vous pouvez également connecter votre boutique en ligne et ajouter vos produits à votre profil social. La publicité sponsorisée est un boost qui peut accélérer votre business et les possibilités de vente. Les réglages des Ads ne sont pas à prendre à la légère. Cela demande pas mal de temps d’investissement pour avoir des campagnes cohérentes et intéressantes.
Je vois les outils que proposent les réseaux sociaux comme des extensions de votre boutique. C’est un bonus et non une finalité. Rapelez-vous que l’intérêt des plateformes sont la captation d’attention des utilisateurs et leur fidélisation et non votre visibilité. Vous ne devez pas tout miser sur eux mais les utiliser pour ce qu’ils sont : des outils.